
GALERIE DE DESSINS
LA COMÉDIE DES CORPS
« À chaque fois qu’il m’arrive quelque chose de nouveau, j’apprends que j’ai un corps. » *
Filmer ou dessiner, c’est être surpris par le mouvement des corps, des êtres et des émotions. L’oeil opère une danse. La main suit.
J’ai grandi avec une caméra dans les mains. À 7 ans, mes parents m’en offre une. Je l’ai toujours. Plus grand, j’ai filmé les danseurs de Pina Bausch. Puis, j’ai dansé moi-même.
Je ne filme pas comme je dessine. Je ne filme pas tout ce que je dessine. J’explore caméra au poing, corps en mouvements, tendus, relâchés, en extension ou inertes, dans leurs chutes, leurs poids, leurs rythmes.
Le dessin ouvre une porte à l’imaginaire, aux fantasmes, à la poésie, à l’absurde, aux rires.
J’ai porté mon regard sur le corps physique, social, fantasmé, souvent en équilibre entre puissance et néant, désir et peur de l’autre, union et solitude, sexualité, apparences, attitudes ; autant de thèmes vécus par mon propre corps.
À chaque fois, le geste parle de lui-même dans un langage silencieux et pourtant visible si l’on s’atarde à le regarder.
« Nous sommes jusqu’au bout l’enfant de notre corps. Un enfant déconcerté. » *
Jérôme Cassou
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Journal d’un corps de Daniel Pennac
S’INSPIRER DE PINA BAUSCH
dessins d’après l’œuvre filmée en scène
Un jour, la chorégraphe allemande Pina Bausch me téléphone. Quelle farce ! De qui pouvait-elle bien venir ? Non, imaginer que Pina bausch me téléphone était de l’ordre de l’impossible.
Une semaine plus tard, j’étais dans un train pour wuppertal, ville industrielle de le Rouhr, fief de la chorégraphe à quelques kilomètres de Solingen, sa ville natale.
La rencontre est immédiate. Deux mains allongées (d’un certain âge) se posent sur mes joues. Deux bras fins m’enlacent comme deux lianes. Une main s’appuie sur mon dos en opérant une friction énergique sur les omoplates. Voilà, comment Pina Bausch accueille un inconnu.
J’ai filmé la danse de Pina Bausch des heures durant et le dessin m’a accompagné dans ma compréhension des mouvements, des espaces, de la poésie du geste et dans sa traduction cinématographique. Je n’ai pas cherché la vraisemblance ni l’illustration.
LES PLAGISTES
Ils se pavanent sur les plages. Les corps sont libres de s’exhiber comme ils le souhaitent. pas de limite, pas de frontière, pas de canon de beauté. Les masses corporelles sont variables.
CALQUES & ENCRE DE CHINE
1997 dessins sur calques, encre, tipex. 50X65